Petit moment volé

April 06, 2012


Il y a une chose qui m’effraie vraiment dans la vie des familles modernes, c’est sa frénésie.

Toute la journée, les parents disent qu’ils courent : lever et toilette de toute la famille, petits déjeuners, départs pour les divers lieux où les êtres humains passent de longues heures de leurs existence (crèche, école, travail…)… Et le soir, c’est peut-être pire : bains, préparation du dîner, exécution des sacro-saints devoirs, dîner, coucher rapide parce que demain tout recommence

Perspective peu divertissante… Je me suis promis d’essayer de lutter contre cette course. Je me doute bien que cela ne sera pas facile, mais pourquoi faisons-nous des enfants, si ce n’est pour tous ces moments essentiels qui, justement, résident ailleurs ? Pour le moment, avec un seul enfant en bas-âge, je savoure !

Aujourd’hui, c’est la journée Nounou. Le Papa d’Antonin emmène le Damoiseau à vélo en partant au travail et j’ai alors la journée pour moi (dormir … !). L’avantage de taille, c’est que, contrairement à moi, mon mari n’a pas à être à son travail à une heure fixe : parfois il y va très très tôt, mais s’il a envie d’une tasse de café supplémentaire certains matins, il peut se l’octroyer avant de partir ; il n’est pas à 5 minutes, quoi.

Ce matin, comme tous les matins, je changeais donc Antonin après une rapide séance de “pot” (qui s’apparente plus à une séance de lecture dans l’esprit du Damoiseau, l’objectif n’étant pas du tout de rendre mon enfant propre dès maintenant, mais surtout de l’habituer à ce drôle d’objet en plastique avant que l’apprentissage sérieux ne commence). Antonin aime être changé debout (ce n’est pas toujours possible, mais bref, passons), en particulier parce qu’il peut ainsi accéder aux étagères sur lesquelles nous rangeons de menus objets de toilette. Ce matin, il s’est emparé avec beaucoup de détermination d’un objet qu’il aime beaucoup, un petit pot rempli de quelques limes en carton, d’un polissoir et de deux pinceaux à maquillage.

Ce n’était pas la première fois, bien sûr. Généralement, il le vide et le remplit debout pendant que je l’habille. Mais aujourd’hui, il a pris le pot dans ses mains et s’est assis tout de go sur le matelas à langer avec un air très affairé. Cela m’a vraiment fait penser à un enfant qui choisit une activité parmi plusieurs dans son étagère Montessori et qui, une fois le matériel empoigné, va s’installer tranquillement pour travailler, avec déjà sur son visage ce petit air concentré qui dit “C’est sérieux !“.

Du coup, j’ai transporté bébé et petit pot dans le salon, les ai posé sur le tapis et je me suis contenté d’observer (et de prendre quelques clichés). Le Papa d’Antonin a bien compris d’importance de cette concentration et de cette répétition, il a empoigné sa guitalélé et a attendu patiemment qu’Antonin se lasse de l’activité.



Et seulement après cette petite séance improvisée, Antonin et son Papa se sont préparés tranquillement pour aller chez la nourrice…

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